Qui étaient les templiers ?
L’ordre du Temple est un ordre religieux et militaire issu de la chevalerie chrétienne du Moyen-Âge, dont les membres sont appelés les Templiers.
Cet ordre fut créé vers 1129, à partir d'une milice appelée les Pauvres Chevaliers du Christ et du Temple de Salomon, du nom du temple de Salomon à Jérusalem. Il œuvra pendant les XIIe et XIIIe siècles à l'accompagnement et à la protection des pèlerins pour Jérusalem dans le contexte de la guerre sainte et des croisades.
Afin de mener à bien ses missions et notamment d'en assurer le financement, il constitua à travers l'Europe chrétienne d'Occident et à partir de dons fonciers, un réseau de monastères appelés commanderies. Cette activité soutenue fit de l'ordre un interlocuteur privilégié des puissances de l'époque, le menant même à effectuer des transactions avec certains rois ou à avoir la garde de trésors royaux.
Les origines de la commanderie du Bastit
Dater les origines de la commanderie du Bastit n'est pas chose aisée. Mais en tout cas, on s'est qu'elle était bien établie à la fin du XIIe siècle.
Les historiens expliquent l'origine de cette commanderie que l'on suppose avoir été réalisée ex nihilo (il n'y avait rien à cet endroit avant la commanderie et son développement) par des raisons économiques et religieuses : à la croisée de voies de commerce et d'une route de pèlerinage très prisé vers le sanctuaire de Rocamadour.
L'ordre des Templiers a prospéré jusqu'au début du XIVe siècle.
L'ordre du Temple ne relevant pas de l'autorité du roi de France mais de celle du Pape, fut victime de la lutte entre la papauté et le roi de France, Philippe Le Bel. Le 13 octobre 1307, ce dernier fit prisonnier tous les templiers présents dans toutes les commanderies de France. Ils furent accusés entre autres choses d'hérésie et de pratiques obcènes.
La commanderie du Bastit ne fut pas épargnée. Géraud de Causse, commandeur de l'époque au Bastit, fut emprisonné à Paris avec Jacques de Molay, dernier maître de l'ordre, qui fut condamné au bûcher en 1314.
Les hospitaliers
Suite à l'éradication de l'ordre des Templiers, tous leurs biens furent légués à l'ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Les hospitaliers ont occupé la commanderie du Bastit jusqu'un peu avant la Révolution. Avec la guerre de Cent Ans, la commanderie du Bastit est devenue un poste militaire d'importance, avec, à une certaine époque, des revenus plus importants que l'évêché de Cahors. Elle avait de nombreuses dépendances sur le Causse, dans le Lot et aux frontières de l'actuelle Corrèse.
On peut constater cette importance en voyant la carrière de certains de ses commandeurs au sein de l'ordre des Hospitaliers. Son commandeur le plus connu fut Jean Parisot de la Valette, devenu grand maître de l'ordre (1557), presque l'égal des rois. Il existe de nombreux portraits, peintures et sculptures de cet homme. Il est particulièrement connu pour avoir soutenu face aux Ottomans le siège de Malte de 1565 et avoir fondé et donné son nom à l'actuelle capitale de la République de Malte, La Valette.
Jean Parisot de la Valette (1494-1568)
L'homme est un érudit parlant plusieurs langues différentes, il rejoint l'ordre des Hospitaliers dont le couvent est l'île de Rhodes où ils s'étaient installés après la perte de Jérusalem et de Chypre face au Turcs. Il est fait prisonnier par les Turcs et fait une année de galère (1522-1523), le temps que sa rançon soit payée. Quelques années plus tard, il devient gouverneur de Tripoli (1537) commandeur au Bastit (1542 ?-1554) puis général des galères de la religion (1554). En 1557, il devient le grand maître de l'ordre des Hospitaliers puis rejoint Malte qui risque à son tour d'être mise en déroute par les Turcs. Les Hospitaliers gagnent la bataille qui protègera le reste de l'Europe de l'invasion musulmane. Il meurt en 1568 à Malte.
Après la Révolution, les biens de l'ordre des Hospitaliers sont revendus à des particuliers.
Il en va de même pour la commanderie du Bastit.
Elle est rachetée au 19e siècle par la famille Durieux qui y fait d'amples transformations pour la mettre au goût du jour et plus en rapport avec leur mode de vie. Certaines dépendances sont supprimées, l'église qui était attenante à la commanderie est détruite et remplacée un peu plus loin, sur le lieu d'un ancien oratoire par l'Eglise Saint-Blaise actuelle.
Ils font également déplacer le cimetière qui se trouvait côté sud de la commanderie, le long de l'actuelle allée d'entrée, pour le mettre plus bas dans le bourg.. L'architecte qui fit les travaux pour la famille Durieux était un architecte en vue du nom de Dupuy.
Les travaux se terminent en 1829 et donnent à la commanderie son aspect actuel. Le principal changement de cette restauration est la rénovation de la façade sud. L'entrée est dorénavant sur cette façade alors que les entrées étaient sur les façades nord et est qui n'ont guère, quant à elles, changé.
Dans les années 30, la famille Destrel acquiert la commanderie. Il crée un des premiers abattoirs ovin du Lot et participe à la valorisation de l'agneau du Quercy. Ils sont les actuels propriétaires.
De l'époque des templiers, on dit qu'il reste des souterrains qui mèneraient de la commanderie à divers endroits et notamment à l'église Saint-Julien de Lunegarde...
Ça laisse rêveur, hein !?